XBsRoLvency II : Dites-le en XBRL

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Cet article a préalablement été publié en anglais le 1/06/2011. Toutes les citations directes doivent être confrontées à leur version originale en anglais.

Fantasy space 2 - Solvency II WireLe langage XBRL a été choisi comme norme d’élaboration des rapports pour Solvabilité II, ce qui représente un pas de plus vers l’harmonisation du marché européen de l’assurance.

Le format XBRL (« eXtensible Business Reporting Language »), un système spécifique de balisage du texte, facilite un transfert normalisé des données entre organismes financiers. Il va permettre aux régulateurs de faire des rapprochements de données comparables sur des éléments provenant d’assureurs de toute l’Europe.

XBRL reporting structure
Structure XBRL des rapports SOURCE : JFRC 2010

Une étude publiée dans le Journal of Financial Regulation and Compliance (2010)* portant sur l’utilisation du format XBRL pour les rapports de Solvabilité II fait remarquer que « Quels que soient les avantages des nouvelles structures de réglementation, l’application des IFRS et de Solvabilité II est susceptible d’accroître le risque financier en raison de leurs difficultés techniques intrinsèques. Nombre de ces difficultés sont causées par la façon dont les informations sont traitées dans les processus intermédiaires de gestion, une source de confusion potentielle dans les informations échangées entre les acteurs humains et les systèmes informatiques. »
Le langage XBRL est idéal pour élaborer les rapports de Solvabilité II. Il permet aux régulateurs locaux et aux sociétés individuelles d’ajouter des extensions tout en préservant l’intégrité de la norme d’élaboration des rapports. Il fournit un langage commun pour les rapports provenant de diverses sources (voir le graphique).
Étant donné que le langage XBRL est lisible par un système informatique, il peut tout à la fois réduire l’erreur humaine et accroître l’efficacité du traitement des données, de plus son processus intégré de validation interne améliore la fiabilité des données. En outre, l’utilisation d’un format fichier texte pour le transfert de l’information permet une gestion aisée des données.

Les notions de base : mise en forme avec les balises <p> et <h>

Le XBRL est un langage de balisage, ce qui signifie qu’il utilise un système de balises pour définir les données. Le HTML, quant à lui, est une forme de langage de balisage plus simple, qui est utilisée pour créer des pages internet, bien que ce langage ne définisse que la forme du contenu. La page internet que vous lisez actuellement est fondamentalement un fichier texte balisé d’une façon particulière permettant à votre navigateur, que ce soit sur ordinateur ou sur appareil mobile, de savoir comment « lire » et afficher l’information.
Un bloc de texte encadré par la balise <p>est défini en tant que paragraphe</p>, tandis que la balise <h1>le définit en tant qu’en-tête et l’affiche en conséquence</h1>.
Le XML, le langage de balisage utilisé pour le XBRL, va encore plus loin, en définissant la fonction de la donnée balisée plutôt que son apparence. La donnée peut par exemple être définie en tant que date, numéro de facture ou descriptif de produit. Cela permet aux diverses bases de données de fusionner, et aux sociétés d’échanger leurs données en utilisant une plateforme commune.
L’intérêt du XML est que les balises peuvent être définies pour convenir à la finalité des données, à la différence du HTML, où les définitions des balises sont fixes : <h1> ne peut être qu’un texte d’en-tête de niveau supérieur, sans pouvoir être redéfini par l’utilisateur.
Le XML utilise une taxinomie pour définir les données avec un objectif bien précis. La taxinomie est une sorte de dictionnaire qui indique à la machine ce que signifie chaque balise, et fixe les règles d’interaction de celles-ci. Par exemple, la règle selon laquelle on ne peut pas multiplier deux champs texte.

Le XBRL en détail

Il existe un certain nombre de normes XML reconnues de tous, et le XBRL en fait partie. Le XBRL, qui est dirigé par XBRL International, a été conçu spécialement pour la production de rapports financiers.
IFRS - XBRL tag exampleL’étude de 2010 fait remarquer ceci : « Afin de faciliter la transmission des informations commerciales, le XBRL a été créé en tant qu’adaptation du XML aux données financières et commerciales, avec un objectif précis : ‘uniformiser’ les informations commerciales et les rendre compatibles dans un environnement où diverses entités doivent communiquer rapidement et clairement entre elles, mais où il n’existe ni programme ni format spécifique. »
Sur l’extrait figurant à gauche, l’actif circulant de la société est répertorié en six postes sous forme de texte, comme ils apparaîtraient dans un état financier, avec dans l’ordre l’actif, l’actif circulant, la trésorerie, etc, pour finir avec le total de l’actif circulant. L’extrait figurant à droite affiche les mêmes informations, provenant du même relevé. Cependant, le format a été supprimé pour révéler les balises XBRL lisibles par le système informatique mais n’apparaissant pas dans le rapport à l’intention d’un lecteur humain.
Les balises et définitions utilisées dans la taxinomie XBRL (qui incluent des éléments tels que <cash> et <liabilities>) sont stockées dans un format qui peut ensuite être traité en fonction des normes de rapports souhaitées.
L’IFRS a publié ce guide pratique expliquant comment utiliser le XBRL dans l’élaboration des rapports IFRS. Dans l’exemple figurant à droite, chaque élément du bilan est étiqueté en fonction de la taxinomie, avec notamment les balises : <cash>, <TradeAndOtherCurrentReceivables> et <Inventories>. Le bilan peut être affiché et formaté de diverses façons suivant le type de rapport souhaité.

Le XBRL, un format adapté à Solvabilité II

playing with light 1 - Solvency II WireL’une des raisons pour lesquelles le XBRL est adapté aux rapports de Solvabilité II est que les taxinomies peuvent être élargies au niveau local. Selon l’étude déjà citée, « Une fois qu’une taxinomie a été créée au niveau européen, des extensions peuvent être ajoutées pour répondre aux spécificités des cadres réglementaires nationaux, assurant de cette manière l’homogénéité du système d’information tout en procurant la flexibilité que la structure exige. »

L’étude conclut que « Les avantages de ce projet [XBRL], ainsi que les caractéristiques particulières du projet Solvabilité II, font du XBRL un outil technologique idéal, qui peut apporter un précieux soutien à la réforme du cadre de réglementation du secteur des assurances en Europe. »

*Enrique Bonsón, Virginia Cortijo, Tomas Escobar, Francisco Flores, Sergio Monreal, (2010) “Solvency II and XBRL: new rules and technologies in insurance supervision”, Journal of Financial Regulation and Compliance, Vol. 18 Iss : 2, pp.144 – 157.

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Cet article a préalablement été publié en anglais le 1/06/2011. Toutes les citations directes doivent être confrontées à leur version originale en anglais.
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