L’outil XBRL de l’EIOPA à destination des entreprises

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Cet article a préalablement été publié en anglais le 1/8/2014. Toutes les citations directes doivent être confrontées à leur version originale en anglais.
L’EIOPA a adopté l’XBRL pour le reporting prudentiel Solvabilité II en 2011. L’XBRL est un format de reporting qui classe les informations relatives au bilan et qui est particulièrement adapté au regroupement et à la comparaison des données. L’orientation Solvabilité II exige uniquement des Autorités Nationales Compétentes (ANC) qu’elles fournissent des rapports au format XBRL à l’EIOPA – il appartient à chaque ANC de décider si elle souhaite utiliser XBRL pour collecter les données provenant des entreprises.
XBRL est utilisé avec succès par la FDIC, aux USA, pour le reporting réglementaire bancaire depuis 2005. Cette technologie étant relativement nouvelle en Europe, l’EIOPA a décidé de mettre au point un outil informatique destiné aux ANC et aux petites entreprises pour faciliter sa mise en place.
EIOPA Tool for Undertakings 3L’outil XBRL Tool for Undertakings pour Entreprises de l’EIOPA, ou T4U, est en cours d’élaboration depuis quelques années. Selon les plans de travail de l’EIOPA, il devrait être lancé au quatrième trimestre de cette année.
Des études menées par Solvency II Wire ont révélé que de nombreuses ANC avaient l’intention d’utiliser EIOPA T4U à la fois pour leur propre usage et en tant que solution pour les entreprises. Mais jusqu’à ce jour, l’EIOPA n’a publié que des informations techniques sur le fonctionnement de XBRL, et on en sait peu sur la manière dont le T4U sera utilisé par les déclarants (les entités soumettant les rapports). Les entreprises évaluent actuellement les solutions du Pilier III, et beaucoup prévoient d’adopter cet outil. Par conséquent, la compréhension des capacités du T4U est importante pour la planification de Solvabilité II.

Découvrez le T4U

Le T4U sera disponible en téléchargement à partir du site web d’EIOPA et fonctionnera sur une plateforme Windows. Une fois le programme installé, l’utilisateur pourra remplir les formulaires de reporting quantitatif (QRT) à l’aide d’une des trois méthodes suivantes :

  1. Saisie manuelle des données : au départ, l’utilisateur doit spécifier certaines informations comme le type d’entité de reporting (solo, groupe) et la fréquence du reporting (annuel, trimestriel). L’outil affiche les formulaires correspondants. Les données sont saisies manuellement dans chaque cellule à partir des cellules correspondantes des tableurs QRT.
  2. Importation des tableurs: l’outil dispose d’une fonctionnalité permettant d’importer des fichiers Excel déjà remplis par l’utilisateur.
  3. Importation de la base de données interne : dans les cas où une entité déclarante utilise une solution de reporting, l’entreprise peut établir des liens pour importer ses données vers la base de données interne de l’outil.

Dans tous les cas, l’outil valide les données et génère le fichier XBRL, qui peut ensuite être transmis à l’ANC. La procédure de validation signalera toute erreur éventuelle, par exemple si le total des postes du bilan ne correspond pas au total final.

Non, maman pas de XBRL!

En ligne avec les objectifs de l’EIOPA visant à faciliter l’adoption du XBRL, l’interface T4U est conçue pour des utilisateurs finaux ne disposant pas de connaissances particulières XBRL. « Le processus XBRL s’effectue en arrière-plan », explique Aitor Azcoaga, du Service informatique et organisationnel de l’EIOPA. « Pour les deux premières méthodes, aucune connaissance du XBRL n’est requise de la part de l’utilisateur final. »
« La troisième méthode peut nécessiter certaines connaissances des bases de données et XBRL, qui sont généralement accessibles auprès du service IT ou du fournisseur de solution. »
Selon M. Azcoaga, chargé du développement technique du T4U chez EIOPA, cet outil présente un avantage particulier, notamment pour les petites entreprises, l’outil va fournir un menu déroulant adapté aux entreprises affichant uniquement les formulaires à compléter selon leur catégorie– ce qui n’est pas forcément évident lorsqu’on consulte uniquement tous les formulaires sans présélection.

T4U n’a pas vocation à durer

L’EIOPA a conçu cet outil principalement pour faciliter la mise en place du XBRL. « Il y a quelques années, on craignait que le XBRL, qui est une nouvelle technologie, nécessite de faire appel à des experts rares sur le marché, auquel cas les entreprises auraient été en mesure de préparer les informations, mais incapables de les convertir dans ce nouveau format », explique M. Azcoaga. Mais il s’empresse de rappeler que l’outil n’est que la phase finale du processus de reporting, et l’EIOPA pense que tout le processus de reporting doit être fortement lié aux systèmes internes de l’entreprise.
EIOPA XBRL Tool For Undertakings« Cet outil a été conçu pour limiter les risques liés à l’incapacité d’élaborer les rapports en format XBRL. Ceci dit, nous pensons que son utilisation ne sera plus nécessaire d’ici quatre ou cinq ans », ajoute M. Azcoaga. « À ce stade, si le conseil des autorités de surveillance EIOPA est favorable au maintien de cet outil nous agirons en conséquence, mais cette éventualité semble peu probable aujourd’hui. Son utilisation ne sera pas vraiment nécessaire sur le moyen terme. »
Malgré les problèmes du secteur, EIOPA ne pense pas que cet outil soit en concurrence avec les fournisseurs de solutions privées, car il se limite à la gestion de phase finale du processus.
« Cet outil a principalement une fonction d’assistance lors de la ‘dernière ligne droite’ du processus d’élaboration des rapports, » déclare M. Azcoaga. « Nous pensons que cet outil n’entre pas en concurrence avec d’autres solutions de reporting proposées sur le marché, qui ne concernent pas uniquement la phase finale de conversion en langage XBRL, mais offrent d’autres capacités à valeur ajoutée. »

Flexibilité

Les problèmes rencontrés par le secteur ne se limitent pas aux fournisseurs de solutions de reporting. Certaines ANC exigent des entreprises qu’elles fournissent des rapports en format XBRL pendant la période transitoire. Comme les exigences intérimaires liées au reporting sont un sous-ensemble de la totalité des QRT, les entreprises veulent s’assurer que tous les investissements qu’elles réalisent actuellement seront applicables en 2016.
« Cet outil n’est pas intégralement lié à une version définie de taxonomie, mais se conforme à la taxonomie de l’architecture européenne XBRL conçue dans le cadre de l’initiative Eurofiling. Par conséquent, l’outil peut prendre en charge la taxonomie de la phase préparatoire ou la taxonomie finale de Solvabilité II », a précisé M. Azcoaga.
Il a ajouté que cette flexibilité permettrait à l’EIOPA de mettre à jour la taxonomie lorsque les QRT finaux seront publiés, et de mieux gérer les futures modifications des états. L’impact pour les déclarants serait dans tous les cas minime.

La dernière ligne droite n’est qu’un début

EIOPA a baptisé le reporting XBRL « la dernière ligne droite » car il ne s’agit que d’un format de livraison, mais comme l’a noté M. Azcoaga, le chemin qui y conduit est semé d’embuches. « Cet outil permettra de présenter les données en format XBRL, mais ne garantira ni la qualité ni la pertinence des données fournies au superviseur – cette tâche difficile étant réservée à l’entreprise. »

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EIOPA XBRL Tool For Undertakings
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Cet article a préalablement été publié en anglais le 1/8/2014. Toutes les citations directes doivent être confrontées à leur version originale en anglais.
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